lundi 16 juin 2008

Alerte sur les dangers du téléphone portable



19 médecins, dont une majorité de cancérologues, réunis par et autour du Dr David Servan-Schreiber ont une inquiétude en commun, celle que le
téléphone portable s’avère nocif pour la santé de leurs gros utilisateurs. Ils appellent à la prudence, rejoignant les inquiétudes de plusieurs associations
environnementales il y a quelques mois.

Cette vingtaine de scientifiques lancent un appel à la prudence dans l'utilisation des téléphones portables, tout en dénonçant les dangers liés à son utilisation de façon intensive, surtout chez les enfants plus vulnérables aux rayonnements électromagnétiques.




Cette vingtaine de cancérologues et scientifiques viennent de publier sur le site Internet guerir.fr un appel à la prudence concernant l’utilisation du
téléphone portable. « Les champs magnétiques émis par les téléphones portables doivent être pris en compte en matière de santé » estiment le collectif de médecins qui précisent que les « études disponibles mettent en évidence une pénétration significative des champs électromagnétiques des téléphones portables dans le corps humain. »

Or ces champs électromagnétiques auront divers effets biologiques, et cela
« même en dessous des seuils de puissance imposés par les normes de

sécurité européennes, une association probable avec certaines tumeurs bénignes (neurinomes du nerf acoustique) et certains cancers du cerveau, plus marquée du coté d’utilisation de l’appareil. »



Les médecins estiment que le principe de précaution doit battre son plein. Ainsi, dans l’attente de données définitives portant sur des périodes
d’observations prolongées, les résultats imposent que l’on fasse part aux utilisateurs de portables « des mesures les plus importantes de précaution. »

Au nombre de ces mesures, les médecins préconisent l’interdiction d’utiliser des téléphones portables pour les enfants de moins de 12 ans ;
essayez autant que possible de maintenir le téléphone à plus d’1 m du corps ;
- utilisez le mode « haut-parleur », ou un kit mains libres équipé d’un tube à air dans ses derniers 20 cm ;
- restez à plus d’un mètre de distance d’une personne en communication ;
- évitez de porter un téléphone mobile sur soi, même en veille ;
- utilisez son téléphone portable pour des conversations de quelques minutes seulement ;
- changez de côté régulièrement, et avant de mettre le téléphone portable contre l’oreille, attendre que son correspondant ait décroché ;
- communiquez par SMS plutôt que par téléphone ;

"Le téléphone portable est une invention remarquable et une avancée sociétale importante. Nous ne nous en passerons plus. Aucun des membres du comité d’experts ci-dessous n’a renoncé à l’utilisation d’un téléphone portable. Même moi (DSS), porteur d’un cancer au cerveau, je ne m’en passerai plus. En revanche, nous, les utilisateurs, devons tous prendre les mesures de précaution qui s’imposent aux vues des données scientifiques récentes sur leurs effets biologiques, particulièrement si nous sommes déjà porteur d’un cancer avéré.

Par ailleurs, les constructeurs et les opérateurs doivent aussi prendre leurs responsabilités. Il leur revient de fournir aux utilisateurs des appareils et des
équipements qui permettent le plus bas niveau de risque possible et de faire constamment évoluer la technologie dans ce sens. Ils doivent aussi encourager les consommateurs à utiliser leurs appareils de la façon la plus compatible avec la préservation de leur santé.

Au début des années 1980, lorsque les propriétaires des mines d’amiante se sont vus réduits à la banqueroute sous l’effet des procès des familles des
personnes décédées à cause de leur exposition professionnelle, Johns Manville, le plus important d’entre eux, a tiré les leçons de ses années de lutte contre les données médicales et scientifiques qui mettaient en cause son industrie. Il concluait, avec regrets, que davantage d’avertissements appropriés pour le public, la mise en place de précautions plus efficaces, et davantage de recherche médicale « auraient pu sauver des vies, et probablement les actionnaires, l’industrie, et du coup les bienfaits de son produit.
C’est ce que nous souhaitons aujourd’hui à l’industrie du téléphone portable. Il ne s’agit pas de bannir cette technologie, mais de l’adapter – de la
maîtriser – afin qu’elle ne devienne jamais une cause majeure de maladie."





LES 20 SIGNATAIRES


- Dr Bernard Asselain, Chef du service de Biostatistiques du Cancer, Institut Curie

- Pr Franco Berrino, Directeur du Département de Médecine Préventive et Prédictive de l’Institut National du Cancer, Milan, Italie

- Dr Thierry Bouillet, Cancérologue, Directeur de l’Institut de Radiothérapie, Centre Hospitalier Universitaire Avicenne, Bobigny

- Pr Christian Chenal, Professeur Émérite de Cancérologie, Université de Rennes 1 et ancien responsable de l’équipe de recherche CNRS « Radiations, Environnement, Adaptation »

- Pr Jan Willem Coebergh, Cancérologue, Département de Santé Publique, Université de Rotterdam, Pays Bas

- Dr Yvan Coscas, Cancérologue, Chef du service de radiothérapie, Hôpital de Poissy St Germain

- Pr Jean-Marc Cosset, Chef de département honoraire d'Oncologie/Radiothérapie de l'Institut Curie, Paris

- Pr Devra Lee Davis, Chef du Département de Cancérologie Environnementale, Université de Pittburgh, Etats-Unis

- Dr Michel Hery, Cancérologue, Chef du Département de radiothérapie, Centre Hospitalier Princesse Grâce, Monaco

- Pr Lucien Israël, Professeur Émérite de Cancérologie, Université Paris XIII, Membre de l’Institut

- Jacques Marilleau, Ingénieur SUPELEC, ancien physicien au Commissariat à l’Energie Atomique et au CNRS Orsay

- Dr Jean-Loup Mouysset, Cancérologue, Polyclinique Rambot-Provençale, Aix-en-Provence, Président de l’association Ressource

- Dr Philippe Presles, Président Institut Moncey de Prévention Santé, Paris, Auteur de « PREVENIR », Robert Laffont, 2006

- Pr Henri Pujol, Cancérologue

- Joël de Rosnay, Docteur ès Sciences, Ecrivain scientifique

- Dr Simone Saez, Docteur ès Sciences, ancien chef de Service du Centre de Lutte contre le Cancer Léon Bérard, Lyon
- Dr Annie Sasco, Docteur ès Sciences, Directrice de l’Equipe d’Epidémiologie pour la Prévention du Cancer – INSERM, Université Victor Segalen Bordeaux 2

- Dr David Servan-Schreiber, Docteur ès Sciences, Professeur clinique de Psychiatrie, Université de Pittsburgh, Auteur de « ANTICANCER », Editions
Robert Laffont, 2007

- Dr Pierre Souvet, Cardiologue, Aix-en-Provence, Président de l’Association Santé Environnement Provence

- Dr Jacques Vilcoq, Cancérologue, Clinique Hartmann, Neuilly-sur-seine

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