mardi 24 juin 2008

De l'huile pour moteur dans nos assiettes !!!



Voici quelques extraits d’articles du “Canard Enchainé” parus durant le mois de mai à propos de la contamination de denrées alimentaires par de l’huile… de moteur. Lesquels produits sont en grande partie encore en rayon parce qu’”il n’y a aucun danger sur la santé” et “aucun impact sur le goût” d’après le service de répression des fraudes.

Ces articles démontrent - une fois de plus - que dans notre belle société moderne, la santé humaine est sacrifiée sur l’autel des profits.

Il faut faire circuler ces infos le plus largement possible. D’après le Canard Enchaîné de cette semaine, l’ANIA (Association Nationale des Industries Alimentaires) attend d’éventuelles reprises des informations par la presse pour commencer à réagir… Et si on les aidait ?


[Le Canard enchainé, 14 mai 2008]

Achetées en Ukraine, 40000 tonnes d’huile de tournesol coupée au lubrifiant pour moteur ont été distribuées en Europe. Et les produits concernés n’ont pas du tous disparu des rayons français.


Depuis le 5 mai, de mayonnaise, des plats cuisinés, de la vinaigrette industrielle, des conserves à l’huile, etc… préparées avec de l’huile de moteur sont en vente dans les grandes surfaces. Et ce avec la bénédiction des pouvoirs publics et de la Commission européenne. Bien sur, le consommateur n’a pas été informé…

Officiellement, tout commence le 21 avril dernier, quand le groupe Saipol, numéro un français de la transformation des oléagineux et accessoirement propriétaire de Lesieur, prévient la Répression des Fraudes que son usine de Sète, où est raffinée de l’huile de tournesol brute, il y a un sérieux pépin. Une grosse rasade d’huile achetée en Ukraine est farcie à l’”huile de moteur“, huile minérale dérivée d’hydrocarbure. Et pas qu’un peu : d’après nos informations, sur 2800 tonnes d’huile apparemment irréprochable, livrées en France, 19 tonnes auraient mieux fait d’aller graisser des rouages et des pistons que des gosiers.

Deux jours plus tard, la France informe officiellement ses voisins européens : cette cargaison fait partie d’un énorme lot de 40000 tonnes, qui a atterri non seulement en France, mais aussi aux Pays-Bas, en Italie et en Espagne. Et c’est tout le lot qui a été trafiqué ! De quoi, pour les escrocs, se faire du beurre : sachant que la tonne d’huile de tournesol brute est vendue 1800 euros et que d’après les confidences d’un fonctionnaire de la Commission européenne, ce sont en tout pas moins de 280 tonnes d’huile de moteur qui ont été introduites en douce dans les containers, les margoulins d’Ukraine ont empoché un bénéfice de 504000 dollars (moins ce qu’ils ont déboursé pour l’huile bidon, certes, mais celle ci coûte des clopinettes).


A partir du 26 avril, la Commission européenne et la répression des fraudes rendent publique l’alerte. Officiellement, l’huile de tournesol frelatée mise en bouteilles et les plats préparés à partir de cette mixture ont tous été retirés des rayons et “n’ont pas atteint le consommateur“.

Fort bien, mais, au fait combien de lots ont été retirés en tout ? Questionnée par “Le Canard”, la DGGCRF, autrement dit, la Répression des fraudes, explique que “compte tenu du nombre d’entreprises concernées, il est impossible d’en connaître le nombre exact“. Chez Carrefour Promodès, enseigne qui possède la moité des grandes surfaces alimentaires en France, on admet du bout des lèvres avoir retiré pas moins de… 200 produits concernés !


Bref, tout baigne. Sauf qu’il reste un léger problème : Saipol, la maison mère de Lesieur (laquelle marque a fait répondre au Canard par son agence de com’ qu’elle n’était “en rien concernée“), a reçu sa cargaison d’huile frelatée fin février. Et n’y a vu que du feu. Jusqu’à ce qu’un mois plus tard un industriel du nord de l’Europe, destinataire du même lot, l’informe après analyse que quelque chose clochait dans l’huile de tournesol ukrainienne .

Et ce n’est qu’un mois plus tard que Lesieur a enfin sonné l’alerte auprès de la Répression de fraudes. La question qui se pose est cruciale : combien de produits assaisonnés à l’huile frelatée ont été conditionnés et commercialisés entre-temps ? Saipol reconnait avoir raffiné l’huile en question pour la vendre ensuite à “une trentaine de clients de l’industrie agroalimentaire“1 , dont il refuse de citer les noms. Mystère et salade verte. […]


Mais il y a plus sérieux : contrairement à ce qu’ont d’abord assuré la Commission européenne et les pouvoirs publiques français, tous les produits additionnés d’huile contaminés n’ont pas été retirés des rayons. En effet, le 2 mai, la Commission européenne s’est fendue en catimini d’une recommandation autorisant la vente de tous les aliments contenant moins de 10% d’huile de tournesol frelatée. […]

Comme l’admet la DGCCRF dans une note adressée au Canard, le 7 mai, “en l’absence de toxicité aiguë”, tant pis pour les mayonnaises et autres petits plats déjà vendus. “Aucun rappel” n’a été effectué .[…]

Bref, il va s’en dire que les entreprises vont se cacher derrière les recommandations du service public. Pour une affaire qui sort dans la presse, combien sont inconnues ? Comment faire confiance aux agro-industries actuelles qui préfèrent nous empoisonner plutôt que de perdre de l’argent ? Pour l’intérêt de notre santé, nous savons ce qu’il nous reste à faire… cessons de consommer ces produits et parlons-en autour de nous.

Les marques concernées, à boycotter d'urgence et durablement, sont les suivantes :

Lesieur

Fruit d'or


Epi d¹or

Frial

Isio 4

Oli

Carapelli

Saupiquet

Toutes les marques du groupe UNILEVER, par exemple :

Amora

Planta Fin

Maille

Knorr

Magnum

Miko

Les produits les plus susceptibles de contenir de l'huile empoisonnée sont les suivants :

Mayonnaise

Tarama

Sauce Béarnaise

Chips

Vinaigrette allégée

Surimi

Céleri Rémoulade

Soupe de poisson en conserve

Poisson pané

Paupiettes de veau

Thon et sardines à l'huile

Pâtes à tartiner chocolatées

Gaufrettes à la confiture

Barres céréalières et sucrées pour les enfants

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