Voici un petit article sur le Cruiser à diffuser autour de vous.
A bientôt.
Aline Bonnabel (l'apicultrice qui nous fournit le miel)
Des nouvelles de l’agrobusiness : et si nous parlions de Syngenta …
« Syngenta est un leader mondial de l’agro-industrie qui s’engage pour une agriculture durable par le biais de ses activités de recherche et de développement. La société est un leader dans le domaine de la protection des cultures et occupe le troisième rang sur le marché des semences commerciales à haute valeur ajoutée. En 2006, le groupe a réalisé un chiffre d'affaires d'environ 8,1 milliards $. Syngenta emploie quelque 21 000 personnes dans plus de 90 pays. Syngenta est cotée à la Bourse suisse (SYNN) et à celle de New York (SYT). De plus amples informations sont disponibles sur www.syngenta.com. »
Cette petite présentation de la firme est disponible directement sur leur site. Petits éléments complémentaires : Syngenta est issue de la fusion des divisions agrochimiques de AstraZeneca et Novartis et a été créée en 2000. Son siège social se situe à Bâle en Suisse.
Une agriculture durable ? Protection des cultures et marché des semences ?
Ceux qui ont vu le film de Marie-Monique ROBIN «Le Monde selon Monsanto » devineront sans doute qu’une parenté certaine existe entre ces deux firmes que sont Monsanto et Syngenta : leur conception de l’agriculture durable. « Une agriculture durable » basée sur :
- l’emploi d’insectides, fongicides et herbicides. L’herbicide Paraquat, commercialisé sous le nom de Gramoxone par Syngenta dans plus de 100 pays est reconnu très toxique et très dangereux pour la santé. Il est interdit en Europe.
- la mise en culture de plantes transgéniques. Syngenta a accru son activité dans le cadre du développement de semences génétiquement modifiées mais reste toutefois dominée par son concurrent américain Monsanto. La firme produit Maïs BT, Soja et plantes dites « Terminator », plantes stériles ne permettant qu’une seule récolte.
- Syngenta a renforcé sa position en opérant d’importantes acquisitions en 2004 dans le domaine des semences, entre autres le soja et le maïs. Elle l’a fait en acquérant le groupe américain spécialisé dans la vente des semences : Golden Harvest. Cette acquisition de juin 2004 suivait celle d’une autre société américaine, spécialisée dans le maïs et le soja : la société Adventa. Cette société commercialisait ses produits sous une marque plus connue du nom de Garst. Ces acquisitions ont permis à Syngenta d’acquérir des positions importantes sur le marché du maïs et du soja aux Etats-Unis. De là, Syngenta accentue sa conquête de «la production de maïs et de soja» à l’échelle mondiale. La vente de ces semences est très lucrative puisqu’elles rendent les paysans dépendants soit parce qu’ils doivent racheter des semences ou bien parce qu’ils doivent acheter les produits de traitements couplés avec ces semences.
- l’expropriation des terres et la violation des droits des paysans pour la culture et/ou l’expérimentation. Le Mouvement des Paysans Sans Terre ainsi que Via Campesina dénoncent l’emploi par Syngenta de milices privées en particulier au Brésil (Etat de Parana) pour effectuer des expulsions illégales et menacer ceux qui s’opposent à ses expérimentations. (cf :http:/www.lecourrier.ch/)
Insecticide Cruiser
Début janvier 2008, le ministre de l'agriculture Michel Barnier a autorisé la mise sur le marché de l’insecticide Cruiser, un insectidide d’enrobage de semences de maïs fabriqué par Syngenta.
Ce produit, qui contient du thiaméthoxam, appartient à la même famille que les substances actives du Gaucho et du Régent incriminés pour leur impact néfaste sur les abeilles.
Les substances actives présentes dans le Régent (fipronil), le Gaucho (imidaclopride), le Poncho (clothianidine) et le Cruiser (thiaméthoxam) appartiennent à la même famille d’insecticides systémiques utilisés en enrobage de semences. Le Cruiser est déjà commercialisé dans d’autres pays européens et ses conséquences sur les abeilles sont connues. En Italie, dans les plaines du nord-ouest principalement, les apiculteurs signalent au moment des semis de maïs, des pertes de colonies dues à la contamination des gouttes de rosée et des fleurs butinées par les poussières des semences traitées au Cruiser. Malgré la mobilisation des apiculteurs et des associations de protection de l’environnement en février à Paris, cette autorisation a été maintenue.
La rotation des cultures est une alternative aux traitements mais le ministère de l’agriculture favorise par cet accord la monoculture et par conséquent l’utilisation de pesticides. Cette démarche s’oppose aux décisions prises à l’issue du Grenelle de l’environnement en particulier concernant le plan de réduction de l’usage des pesticides. Ce plan de réduction comporte deux volets : le retrait du marché dans les meilleurs délais au regard des solutions alternatives existantes, des produits contenant les 53 substances actives les plus préoccupantes, dont 30 avant la fin 2008 et l’élaboration d’un plan de réduction de 50% de l’usage des pesticides dans un délai de dix ans, si possible.
A quand de réelles mesures ?
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