dimanche 7 septembre 2008

Des produits locaux, sinon rien ! Les « locavores »




Les « locavores » sont de fervents adeptes des aliments exclusivement issus d'une agriculture de proximité afin de limiter la production de CO2.

En direct des Etats-Unis

Depuis un an, Leda Meredith ne mange plus d'oranges, de bananes ou d'avocats. Elle a aussi banni de son alimentation le riz, le chocolat et le sucre. Parce que rien de tout cela ne pousse aux environs de New York. Cette jolie rousse, professeur de danse, est une « locavore ». Elle ne se nourrit que d'ingrédients produits dans un rayon de 400 kilomètres autour de son appartement de Brooklyn. Mais rassurez-vous, elle n'a pas l'air famélique ! A l'entendre, elle ne s'est jamais sentie aussi bien.

Le mouvement locavore est né à San Francisco. En 2005, quatre copines se lancent un défi : manger local et en saison pendant un mois. Pas vraiment révolutionnaire, direz-vous ? Après tout, il y a moins d'un siècle, tous les humains étaient locavores. Oui, mais voilà, aujourd'hui le moindre aliment parcourt en moyenne 2 400 à 4 800 kilomètres entre le lieu de production et l'assiette du consommateur, avec des conséquences sur l'effet de serre. Une distance qui a augmenté de 25 % depuis 1980 et qui ne cesse de s'allonger.

Désormais, les locavores font des émules dans tout le pays. L'an dernier, le terme est même entré dans le dictionnaire New Oxford American. Peur du réchauffement climatique, crainte de l'obésité, volonté de soutenir les petits fermiers, ou tout simplement désir de manger une fraise au goût de fraise... Quelles que soient les motivations, ils sont de plus en plus nombreux à bouder les supermarchés. Parmi eux, des célébrités comme la romancière Barbara Kingsolver, qui a tiré un livre de son expérience en Virginie. On ne compte plus les blogs d'adeptes qui échangent des recettes, des adresses...

Suite de l'article sur LE POINT. FR



Les « Locavores » sont parmi nous

Ils seraient 250 000, en France, à s'alimenter de la sorte, au rythme retrouvé des saisons.
Membres de l'une des 1 000 Associations pour le maintien d'une agriculture paysanne (Amap) qui ont éclos dans l'Hexagone depuis sept ans.

Rappelons le principe : constituer un groupe d'une vingtaine de voisins, trouver un maraîcher bio dans un rayon de 100 kilomètres, décider ensemble de la production et valider ce partenariat par un abonnement. L'agriculteur est ainsi assuré de son revenu et de l'écoulement de sa récolte. En contrepartie, il s'engage à livrer chaque semaine un panier de légumes variés (compter une douzaine d'euros) aux « amapiens », tenus, eux, de l'aider à la ferme-ne dites surtout pas exploitation !-une fois par saison.
Les Amap font vivre quelque 1 600 producteurs et génèrent un chiffre d'affaires de 52 millions d'euros, si l'on en croit Daniel Vuillon, le maraîcher d'Ollioules qui a lancé le concept en France. L'idée a germé à la fin des années 60 au Japon, après que la pollution au mercure à Minamata eut entraîné une communauté de mères de famille à chercher des fermiers pouvant leur garantir une alimentation saine, avec lesquels elles instaurèrent un système de vente directe, teikei en japonais.

Aline Cochard

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