mercredi 9 juillet 2008

L'agriculture biologique c'est quoi ?


Article paru le 05 juillet 2008 sur web-libre.org le libre accès à l'information



Un effet de mode ou un réel souci de l'environnement ? Eh oui, il faut bien lire les étiquettes ! Et en lisant les étiquettes, on s'y perd ! En théorie, l'agriculture biologique est en fait l'agriculture de nos grands-parents qui n'utilisaient ni engrais, ni pesticides, ni OGM (organismes génétiquement modifiés). Avant, les paysans disaient « je fais mener les bêtes au foin », aujourd'hui, on nous parle d'agrosystème, de biodiversité et de cycles biologiques... En fait, normalement, l'agriculture biologique, c'est le retour au passé et à la nature pour élever du bétail dans les prés ou pour faire pousser des céréales ou des légumes de manière naturelle. Sauf que l'on oublie un peu que les produits de jadis n'étaient pas toujours sains car les bactéries s'y développaient et il fallait toujours stériliser les aliments sortis de terre ou issus du bétail, comme le lait par exemple. Le retour à la nature est-il sain en soi ? Rien n'est moins sûr si les conditions d'hygiène ne sont pas remplies et Pasteur avait bien raison de se méfier en un temps !

Quoi qu'il en soit, les agriculteurs qui adhèrent à l'agriculture biologique privilégient la rotation des cultures comme le faisaient nos ancêtres : la terre » pour qu'elle soit plus fertile l'année suivante. Les agriculteurs privilégiant l'agriculture biologique misent aussi sur l'engrais vert, une culture temporaire de plantes à croissance rapide qui sont destinées à être enfouie rapidement dans le sol pour apporter des éléments nutritifs importants pour la culture suivante.

Ils utilisent aussi le compostage, un procédé biologique permettant de transformer les matières organiques en un produit hygiénique ressemblant à du terreau. Enfin, pour lutter contre un ravageur, ils emploient des organismes naturels comme les phytophages, les parasitoïdes ou les prédateurs naturels. De fait, la productivité des sols est maintenue et les maladies et les parasites sont contrôlés. Sachez que les produits issus de l'agriculture biologique sont reconnaissables grâce à plusieurs labels internationaux dont le Label AB qui se base sur le respect de l'environnement. L'on dit, en général, que les aliments issus de l'agriculture biologique sont supérieurs en qualité à ceux provenant de l'agriculture conventionnelle. Donc, normalement (car il faut être prudent étant donné les « faux » produits bio sur le marché), l'agriculture biologique n'emploie pas d'engrais chimiques ni de pesticides polluants et non durables (herbicides, insecticides, fongicides, hormones de synthèse, antiparasitaires, etc.).

De nos jours, l'agriculture biologique est en plein développement que ce soit de manière intensive ou de manière traditionnelle et ancestrale en prenant en compte le cycle des saisons et en permettant par exemple au bétail et aux volailles de vivre normalement dans la nature. Ainsi, normalement, vous devriez, en achetant un poulet bio, acquérir un poulet qui n'a pas été élevé en batterie mais qui doit aussi avoir suffisamment d'espace, sans cage, pour évoluer dans un espace clos. Hélas, ce n'est pas toujours le cas et récemment, des poulets dits « bio » ont été filmés, certes pas en cage, mais dans un endroit si étroit qu'ils se marchaient dessus ! Il convient donc d'être prudent car d'aucuns n'hésitent pas à surfer sur une tendance pour augmenter leurs prix tout en ne respectant pas du tout les normes imposées dans l'agriculture biologique. Toujours est-il qu'une conférence internationale de l'ONU/FAO a conclu que si l'agriculture biologique était bien menée et qu'elle prenait une échelle mondiale, elle pourrait avoir de nombreuses conséquences positives en contribuant d'abord à la sécurité alimentaire, en atténuant légèrement les changements climatiques grâce à une plus grande fixation du carbone au sol. Elle pourrait aussi, si elle se développait, restaurer une meilleure qualité de l'eau, protéger la biodiversité, améliorer la composition des aliments et enfin encourager le développement rural. Cela dit, à l'heure où les produits de première nécessité se raréfient pour faire face à la demande mondiale, il faudrait une réelle volonté politique pour développer l'agriculture biologique au lieu de produire à grande échelle pour satisfaire les besoins nutritionnels de la population mondiale... Comme pour la santé, va-t-on vers une alimentation à deux vitesses ? L'une pour les pauvres, l'autre plus chère et plus saine pour ceux qui ont les moyens ?






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