mardi 22 juillet 2008

Regard sur les Amap d'ailleurs : dans la Sarthe


C'est au Japon que le concept sur lequel s'appuient les Amap a émergé dans les années 1960.
Des mères de famille se sont inquiétées des conséquences, sur la santé, de l'intensification de l'agriculture et de l'usage massif des pesticides.
Elles se sont donc regroupées pour passer un contrat avec un agriculteur : la garantie d'achat de toute sa production à l'avance, contre son engagement à produire sans produits chimiques.
Le nom donné à ce système, Teikei, signifie « mettre le visage du paysan sur les aliments. »

En France, la première Association pour le maintien d'une agriculture paysanne (Amap) a vu le jour près de Toulon en 2001.
Depuis, le développement des Amap est exponentiel : leur nombre est difficile à estimer, mais il en existerait plus de vingt dans les Pays-de-Loire.

En Sarthe, elles sont sept qui concernent toutes des maraîchers, donc des livraisons de légumes : au Mans, à Pontvallain, Flée, Vaas, Saint-Michel-de-Chavaignes et à Crosmières.
La plus ancienne a été créée en 2004.
Les Amap peuvent concerner d'autres produits, comme la viande, les fruits, le pain ou le fromage, mais à chaque fois il faut passer un nouveau contrat avec l'agriculteur concerné.
Les adhérents s'engagent à organiser le circuit de livraison des produits et leur répartition.
Ils sont solidaires des aléas de production auxquels les maraîchers peuvent être confrontés.

Article extrait du site maville.com



Avec Damien Fihey, Isabelle Péry cultive un hectare et demi de terre maraîchère à Saint-Michel-de-Chavaignes, pour fournir en légumes les adhérents de trois Amap de la Sarthe.


Le Mans
Première carotte pour les Croqueurs de légumes

Les adhérents de la 6e association pour le maintien d'une agriculture paysanne (Amap) créée en Sarthe, ont touché leur premier panier. Au menu : blette et chicorée. Bio bien sûr !

Quatre tréteaux, deux planches, une balance, un tas de cageots et un spot de chantier comme seul éclairage. Le rendez-vous fixé dans le parking souterrain prêté par la librairie Thuard a des allures clandestines. Ici, pourtant, pas de sombre deal. Que des légumes en partance !

Jeudi soir, les quelque trente adhérents de la toute récente association des Croqueurs de légumes, septième et dernière Amap (lire plus bas) créée en
Sarthe, viennent chercher leur premier panier. Au menu : blette, patates, courgettes, carottes, chicorée, persil, ail et choux-fleurs.

Pendant au moins 8
mois, période de leur engagement financier et moral scellé avec un couple maraîcher du sud du département, les « amapiens » vont répéter chaque semaine cet exercice.

Jeudi, il est 18 h 15. Quatre adhérents sont déjà attelés à la répartition de la récolte apportée par les deux jeunes agriculteurs.
« Elles sentent bon ces
carottes », sourit Pascal, employé au bureau « méthode et étude » d'une entreprise de chaudronnerie.
Claude, retraitée de l'Éducation nationale, arrive
pour donner un coup de main. Pourquoi avoir adhéré à l'Amap ? « J'allais régulièrement au Fenouil. C'est devenu très cher, constate-t-elle. Et puis ici, on apprend à se rencontrer. Il y a des personnes de tous les âges. »

Neuf courgettes à se partager...

Les 27 cagettes à garnir se remplissent progressivement. « Il y a des semaines où on aura plus de légumes. D'autres où on en aura moins. Voilà. C'est comme ça que cela marche », s'amuse Claude. « Il reste 9 courgettes à partager. Débrouillez-vous ! », lance Pascal en levant le nez de la balance électronique prêtée par les maraîchers.

Il est 19 h. Tous les paniers (11 € pour le petit modèle et 16 € pour le grand) sont garnis. « Ouais ! Il y a des carottes et de la salade », se réjouit Laure,
32 ans. « Je ne sais pas ce que je vais trouver comme légumes. Ça donne un peu de piment », glisse Cindy, 28 ans, qui travaille dans le merchandising.

Les
adhérents débarquent progressivement. Ils partagent tous les mêmes motivations : envie de manger bio et frais, revenir aux légumes de saison et tisser un lien entre agriculteurs et consommateurs locaux.

Dans les rangs des « amapiens », on compte largement plus de filles que de garçons. Le genre dominant ? Plutôt bobo pour certains. Tendance groupe de
copines macrobio pour d'autres. Ici, tout le monde se salue. On sent une certaine bienveillance générale. Une discussion s'engage. A-t-on assez de deux
personnes pour préparer tous les paniers le jeudi ? Pas sûr ! « Je suis prête à venir donner un coup de main la semaine prochaine », propose un membre de
l'Amap. Sa voisine embraye. On ne manque pas de volontaire.

Manger avec sa tête

Il est presque 19 h 30. Sandrine, enseignante de 36 ans, est l'une des dernières à récupérer son panier. « À partir de maintenant, je vais attendre le jeudi pour faire le reste des courses. Car je me retrouve avec deux choux-fleurs, indique-t-elle.

Tous les revenus pourraient-ils profiter de ce système de
l'Amap ? « Il faut voir à la longue, mais je pense que ce n'est pas abordable pour tout le monde. » Laurence, 37 ans, n'a pas le même avis. « La part de la nourriture dans le budget des gens n'a cessé de baisser au fil des années. Adhérer à ce type de système c'est aussi faire un choix sur les dépenses qu'on réalise. » L'Amap serait donc un lieu où on apprend aussi à manger avec sa tête.

ma ville .com


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