samedi 19 juillet 2008

Regard sur les AMAP d'ailleurs : Chantilly



Leur récolte dans votre assiette

Les amateurs des Jardins familiaux proposent aux habitants des paniers de fruits et légumes sans pesticides. La liste d'attente est longue.

FATIGUÉ de manger cinq légumes et cinq fruits gavés de pesticides ? François Jacobée, maraîcher des Jardins familiaux de Chantilly, propose aux consommateurs carottes, salades, pommes de terre bio sur 800 m 2 . Tous les trésors de son jardin dans un panier au prix modique de 5 €. Pour goûter ces
délices, il suffit de verser en plus 1 € d'adhésion aux Jardins familiaux de Chantilly.

Le concept est inspiré de l'Amap, Association pour le maintien d'une agriculture paysanne : une vente directe est réalisée entre un producteur et un
groupement de consommateurs, moyennant un abonnement. Ici, le partenariat est un peu différent. Il associe les Jardins familiaux, donc des amateurs, et
des particuliers.

« Pas de désherbants ni de produits chimiques »

Tous les mercredis de 16 heures à 19 h 30, rue de la Nonette, à Chantilly, c'est l'heure de la distribution. Une vingtaine de petits malins arrivent leur
panier sous le bras. François Jacobée y dépose la récolte de la semaine. Comme cette violette de France, pomme de terre à la chair couleur aubergine
excellente pour les purées.

Créée il y a quinze jours, cette formule s'adresse pour l'instant uniquement aux habitants de l'Aire Cantilienne. « Nous n'utilisons pas de désherbants ni
de produits chimiques. Nous n'avons pas encore la certification bio », précise par souci d'honnêteté le jardinier. Mais ses légumes offrent des garanties
similaires. « La culture bio, ce n'est pas nouveau. On en parlait déjà dans les années 1960. Mais, maintenant, il y a urgence. » « Nous avions une forte
demande et n'arrivions pas à fournir, explique Philippe Normand, le président des Jardins familiaux de Chantilly. Les terres disponibles sont de plus en
plus rares en raison de la pression foncière dans le sud de l'Oise. »

Pour faire germer leur projet, les deux jardiniers cantiliens négocient de nouvelles parcelles. « Trois hectares sont en pourparlers avec le parc naturel
régional », précise Philippe Normand. Il en convoite six autres sur les Floralies, des terrains qui appartiennent à l'Institut de France. « Ce serait un site
idéal avec un étang. » De quoi satisfaire cent vingt acheteurs, voire le double, qui patientent déjà sur une liste d'attente. Les très rares agriculteurs qui
se sont lancés dans les paniers bio sont d'ailleurs débordés par la demande. Certains avouent avoir laissé sur leur faim plus de mille clients.

L'expérience de Chantilly se couple avec un volet insertion soutenu par la mairie. L'idée est de former des chômeurs au maraîchage. « Mais il n'y a pas de
structure de formation dans l'Oise », déplore François Jacobée.

Une fois l'affaire lancée, les jardiniers imaginent déjà livrer leurs paniers bio sur un vélo électrique dans un rayon d'une quinzaine de kilomètres à la
ronde. Et aller au-delà de l'Aire Cantilienne.

Article extrait du Parisien.fr




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